
Beaucoup de malentendus et de conflits dans nos relations prennent leur source dans le fait que nous interprétions ces relations, plus que nous ne communiquons réellement.
Communiquer, c’est émettre quelque chose que nous appelons le signifiant : c’est ce que je communique (quelque chose de factuel et de tangible) à une autre personne (un récepteur). Mais, bien souvent, nous interprétons au-delà des mots, entre les mots. Nous portons des intentionnalités particulières aux gestes, aux actes, et aux pensées de l’autre. Pensées, que bien souvent, nous supposons !
Parfois, cette analyse infra verbale est bonne, de l’ordre du discernement.
Mais bien souvent, ce n’est pas le cas.
En réalité, il existe beaucoup de jeux et d’enjeux, dont nous n’avons pas conscience, qui se jouent dans nos relations. Et c’est ainsi que nous ne regardons pas les autres tels qu’ils sont, mais à travers les lunettes invisibles que nous portons. Ce sont des lunettes bien particulières, des lunettes à prismes.
Connaissez-vous le principe du prisme ? Le prisme sépare la lumière « blanche » qui le traverse et la renvoie en différentes couleurs. Ainsi, nous pouvons dire qu’il déforme notre perception en ne nous faisant voir qu’une partie de la lumière. C’est cette analogie de déformation qui est souvent utilisée, au sens figuré, pour décrire une façon de regarder ou de penser à quelque chose, et qui nous amène à le voir ou à le comprendre d’une manière différente de ce qu’il est en réalité. Le prisme transforme l’image (la réalité) en la déformant (notre perception de cette réalité).
Lorsque l’on juge les actions de l’autre à partir de nos propres interprétations, sans valider avec lui si ce que nous percevons est conforme à son intention, on ne peut alors que créer des scénarios qui se trouveront véritablement néfastes pour la relation et très souvent loin de la réalité. Elle sera déformée ! Et malheureusement, très souvent source de conflits, de divisions…
Mais déformée par quoi ?
Nous projetons sur l’autre une réalité teintée de nos peurs. Ces projections vont déformer les images que nous renvoient les autres.
En réalité, beaucoup d’éléments entrent en ligne de compte et nourrissent ces peurs. Nous créons souvent de toute pièce nos propres souffrances à partir de ces scénarios erronés basés sur ces peurs, qui elles-mêmes naissent, pour une grande part, de nos blessures. De prime abord elles paraissent irraisonnées car leur origine reste cachée au jugement actif que notre orgueil nous empêche de remettre en question.
« Nous avons forcément correctement analyser la situation !»
Parfois oui, mais assez souvent, non !
Il y a parfois dans nos relations, une base de souffrance que nous nions, et que, bien souvent même, nous ne savons pas reconnaître, car notre orgueil la couvre.
Et que nous « dit » cet orgueil ? Il nous dit qu’admettre cette souffrance est un signe de faiblesse !
Et, la reconnaître, l’identifier, c’est l’admettre !
Or nos blessures génèrent toutes de la souffrance qui se réactive et se renforce face à certaines situations. Et devant elle, notre analyse de la situation est faussée. Elle est faussée par ces lunettes déformantes de la réalité, ces biais que sont nos blessures.
Les blessures ne sont qu’une partie des éléments actifs qui peuvent biaiser notre perception de la réalité. Mais, c’est sur cette notion de blessure que je vais m’attarder aujourd’hui.
Le concept des blessures est issu du travail de Lise Bourbeau, une auteure et thérapeute québécoise, qui a largement exploré les cinq blessures fondamentales de l’âme dans son livre « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même ». Bourbeau a synthétisé ces concepts à partir de diverses influences dans le domaine de la psychologie, du développement personnel et de la spiritualité.
Elle a rassemblé et structuré ces idées en les rendant accessibles au grand public, tout en reliant les blessures émotionnelles à des comportements et des masques adoptés dans la vie quotidienne. Son approche repose sur l’idée que chaque blessure non guérie affecte profondément nos relations, et que la prise de conscience de ces blessures est une étape clé vers la guérison et l’épanouissement personnel.
Nos blessures sont différentes. Elles sont en général répertoriées au nombre de cinq :
- Le rejet,
- L’abandon
- L’humiliation
- La trahison
- L’injustice.
Certaines sont plus ou moins importantes dans nos vies. Les blessures ressenties peuvent avoir été véritablement vécues ou peuvent être issues de l’interprétation (la lecture que nous en avons eue) au moment où les événements ont eu lieu. Elles prennent leur racine dans notre enfance et s’étayent malheureusement durant toute notre vie, en fonction des événements que nous vivons qui vont les réactiver, les renforcer, les légitimer.
Elles ne s’expriment donc pas toujours, mais uniquement lorsqu’une situation va venir réactiver, c’est-à-dire refaire émerger émotionnellement la blessure et plus particulièrement son ressenti. Cette émergence va venir troubler notre « vue », et notre compréhension de la situation. Nous la comprendrons alors à travers le prisme de la blessure en question. Tout le comportement de l’autre à notre égard sera ramené à cette blessure.
Ce sont nos lunettes mal réglées !
La réponse que nous ferons alors se fera en fonction de la réactivation de cette blessure et ne sera finalement pas en adéquation avec la situation réellement vécue. La blessure enfantine intériorisée qui s’exprime alors, va tronquer la relation actuelle. À cela, nous voyons combien il est important de les connaître, de savoir identifier celles qui sont les plus actives chez nous, afin de les appréhender avec humilité. Ainsi nous pourrons vivre des relations beaucoup plus harmonieuses et en toute conscience de ce qui se joue à l’intérieur de nous, afin de mieux déjouer ces pièges qui risquent de briser, entacher des relations, voire, générer des conflits.
Comme je l’ai déjà dit un peu plus haut, lorsque l’on appuie sur une blessure ou qu’elle est réactivée, c’est souvent l’orgueil qui répond en premier. C’est une sorte de mécanisme de défense qui nous fait nous poser en victime. Mais c’est surtout un péché qui nous empêche de voir et d’analyser les faits tels qu’ils sont. Il ne s’agit pas de s’autoflageller mais de comprendre avec humilité nos fonctionnements, nos faiblesses, de les identifier, de les reconnaître et de les donner au Seigneur.
Cela paraît tellement simple !…
Mais en réalité, cela demande beaucoup de travail et d’implication personnelle, et très souvent de se faire aider, de se faire accompagner.
C’est pourquoi, dans les articles des prochaines semaines, je vais zoomer sur chacune des blessures :
- La blessure de rejet : je rejette pour ne pas être rejetée ou jugée
- La blessure d’abandon : je suis dépendante pour ne pas être abandonnée, je ne peux pas rester seule.
- La blessure d’humiliation : je me sacrifie pour être acceptée, j’ai besoin sans cesse d’approbation
- La blessure d’injustice : Je suis exigeante envers moi et les autres, rigide. Je ne montre jamais ma faiblesse.
- La blessure de trahison : Je n’ai confiance en personne. Je ressens un besoin pressant de devoir tout contrôler.
En conclusion de cet article, je vous partage la règle d’or de la communication qui permet le premier pas pour rechercher ce qui se passe quand une relation se tend et que des reproches tombent : « Nous sommes responsables de ce que nous disons et des intentions que y mettons lorsque nous communiquons, mais nous ne sommes pas responsables de comment l’autre reçoit ce qui est dit.»
Autrement dit, si mon intention, par exemple, est de juger l’autre, j’en suis responsable. Mais s’il n’y a rien de cela dans mon intention, alors je ne suis pas responsable de comment est interprété ce que j’ai dit. Et, si cette personne réagit de façon non conforme à ce qui a été dit, par exemple en se sentant jugée, il est fort à parier que ce qui a été dit soit venu toucher une blessure de rejet chez elle. Et c’est à partir de là que le travail de guérison doit commencer pour elle.
Aussi, toutes ces 5 blessures, sont bien l’œuvre de l’ennemi, tendant à nous séparer de Dieu et des hommes, en utilisant notre nature pécheresse, couper de Dieu, et en tronquant la vision que nous avons des choses.
Comment pouvons-nous rester un corps uni si ces blessures s’expriment de façon débridées en nous ?
Or nous avons un exemple qui contrecarre et nous donne la voie à suivre.
N’oublions pas que Jésus n’a fait acception de personne et n’a donc, par conséquent, rejeter personne, trahi personne, humilié personne, abandonné personne et qu’il est le juste juge, notre avocat même auprès du Père. Il nous a justifié, rien n’est injuste en lui.
Ainsi il est le potier qui nous façonne et cela fait parti de la sanctification qui nous attend sur le chemin de vie avec lui. Avec lui, nous irons de gains en gains et de victoires en victoires. En lui se trouvent toutes les guérisons qui entachent nos vies et nos relations.
Plus nous nous approchons de lui et nous laissons saisir par les guérisons qu’il a porté à la croix, plus il s’imprimera en nous et plus nous le refléterons dans nos relations !
Dans le prochain article, je vous présenterai l’expression de la blessure de rejet à travers une situation qui, j’en suis certaine, vous en rappellera d’autres, vécues ou dont vous avez été un témoin « privilégié ».
Nathalie AZRAK


« Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. » Esaïe 53 : 4-5

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