Valérie : la blessure de trahison

Valérie est une femme marquée par la blessure de trahison. L’histoire de cette blessure commence dans son enfance. Valérie a grandi, selon elle, dans une famille où la confiance n’était pas un pilier stable.

Son père, pasteur, était un père aimant. Mais il était souvent absent car très pris par son ministère, une présence fluctuante, fonction des appels, des soucis à gérer et des affaires de l’église, promettant à Valérie des moments partagés qu’il ne réalisait jamais. Elle avait le sentiment que tout le monde était plus important qu’elle. Tout le monde passait avant elle et ses désirs. Et, bien que son père lui disait que c’était faux, pour Valérie, les actes parlaient d’eux même.

C’est là que s’est formée l’origine de sa blessure : cette déception répétée, ce sentiment d’abandon voilé par de fausses promesses. Elle grandit avec la croyance que les gens qui l’aimaient ne tenait jamais leurs promesses et ne seraient donc jamais fiables.

Dans son enfance, Valérie exprimait sa blessure par une grande méfiance envers les autres. Elle devenait autoritaire et contrôlante avec ses camarades, s’assurant que tout le monde suive ses règles. Cette attitude était en fait une manière inconsciente de se protéger contre d’éventuelles trahisons. Elle voulait maîtriser chaque situation pour ne pas revivre ce sentiment de déception qui la hantait.

À l’adolescence, la blessure de trahison de Valérie s’intensifiait dans ses relations amicales et amoureuses. Elle se montrait possessive, exigeant loyauté et transparence. Elle vivait dans une peur constante d’être déçue par ceux qu’elle aimait. Son masque de « contrôle » se manifestait par une tendance à manipuler les autres pour garder le pouvoir dans ses relations. Valérie rejetait rapidement ceux qu’elle soupçonnait de la trahir, même si ce n’était que le fruit de son imagination. Ce comportement créait une distance entre elle et ses proches, qui ne comprenaient pas toujours la profondeur de son insécurité. C’est à cette période qu’elle a pris de la distance avec la foi, avec Dieu. Elle se sentait trahi par ce Dieu qui lui avait volé son père.

À l’âge adulte, Valérie continuait à porter ce masque de contrôle dans ses relations professionnelles et amoureuses. Elle ne pouvait déléguer ni faire confiance, craignant toujours que quelqu’un abuse de cette confiance. Cette méfiance créait des blocages dans ses relations amoureuses, car elle testait constamment ses partenaires pour s’assurer qu’ils ne la trahiraient pas. Elle avait du mal à s’abandonner complètement à l’amour, gardant toujours un pied dehors, prête à fuir si elle ressentait la moindre menace. Ses amitiés étaient également superficielles, car elle gardait une distance émotionnelle, par peur de revivre l’abandon. Au travail, elle était une responsable exigeante, intolérante, et extrêmement contrôlante. Cela lui a valu de nombreuses difficultés, de nombreux changements. Elle était peu appréciée de ses collègues.

Un jour, après une rupture particulièrement douloureuse qui fit ressurgir toutes ces anciennes blessures, Valérie, désespérée et ne supportant plus ce qu’était devenu sa vie, se tourna vers Dieu.

Elle avait grandi dans une famille croyante, aimante et engagée, mais sa foi était restée en surface, en partie à cause de cette blessure de trahison. Elle était néanmoins en recherche de sens et de solution face à cette vie de méfiance et de contrôle qu’elle ne supportait plus. Aussi, elle décida de s’y plonger avec sincérité, cherchant des réponses à ses blessures. Elle se concentra, s’obligea à regarder les Ecritures avec un regard d’adulte et non plus à travers ses yeux biaisés d’enfant qui en voulait à Dieu de lui avoir pris son père. Oui, ce Dieu qui parlait d’amour et qui l’avait trahi en lui volant son père !

Avec force, volonté et courage, elle détricota tous les mensonges qu’elle s’était construits autour de la Parole. Elle s’est faite aider aussi, car elle se rendait de plus en plus compte, qu’elle interprétait beaucoup d’évènements à travers cette blessure. Cette blessure déformait sa compréhension et la réalité des évènements.

À travers la lecture de la Bible, elle découvrit des passages qui parlaient de la trahison, du pardon, et de l’amour inconditionnel de Dieu. Elle commença à comprendre que la vraie guérison ne pouvait venir que par la foi et recevoir l’amour inconditionnel de notre Sauveur. Progressivement, elle eut une autre lecture de son enfance et de ses attentes. Elle commença à voir que, certes son père était pris par le ministère, mais que le peu de temps qu’il passait avec elle lui était entièrement consacré. Que ce temps était du temps d’une profonde qualité. Elle décida de lui demander pardon. Quand elle le fit, elle ressentit un poids énorme qui tomba de ses épaules, laissant derrière elle toute la colère et la rébellion qui avaient accompagné cette blessure de trahison..

Valérie méditait sur des versets comme celui de Jérémie 29 : 11, qui parle des plans de paix et non de malheur que Dieu a pour chacun. Elle réalisa que la trahison humaine ne pouvait définir sa valeur ni son avenir. En lisant les Évangiles, elle découvrit comment Jésus avait pardonné même ceux qui l’avaient trahi, et cette idée de pardon devint centrale dans sa propre guérison.

Avec le temps, Valérie apprit à lâcher prise. Elle priait pour développer une foi plus profonde en Dieu, pour qu’il lui apprenne à faire confiance à nouveau, non pas en l’homme, mais en Sa volonté. Cela l’aida à se libérer du besoin de contrôler les autres et les situations. Elle commença à travailler sur elle-même, à comprendre que la véritable confiance commence en soi et se développe en s’abandonnant à l’amour divin. Son masque de contrôle tombait peu à peu. Ses relations avec sa famille s’améliorèrent considérablement. Sa famille fut le premier terreau dans lequel elle réexpérimenta la confiance. Elle se lança, pas après pas, sur ce nouveau chemin. Souvent en tâtonnant, avançant de trois pas, reculant de deux, mais finalement avançant toujours !

Aujourd’hui, Valérie est toujours en chemin vers la guérison complète. Elle sait que cela prendra du temps, mais elle vit désormais avec plus de paix.

Ses relations se sont transformées : elle est plus ouverte, moins méfiante, et elle accepte les imperfections des autres, sachant que l’amour véritable inclut le pardon.

Dans sa relation avec Dieu, elle trouva la force de dépasser ses blessures et de bâtir des liens basés sur la confiance et la foi, plutôt que sur la peur.

Nathalie AZRAK

« Mais je ne renierai pas mon amour pour lui. Je ne démentirai pas ma fidélité ; non, car je ne trahirai pas mon alliance et ne reviendrai pas sur ce que j’ai dit » Ps 89 :33-34 (version Semeur)

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