S’aimer pour aimer !

« Il faut s’aimer, et puis il faut se le dire et enfin il faut se l’écrire »

V. Hugo

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Marc 12 : 31

La Parole nous dit qu’il faut aimer son prochain comme nous-mêmes.

Nous aimons très souvent tellement imparfaitement !

Est-ce que cela veut dire que nous ne nous aimons pas ?

Que nous ne savons pas nous aimer ?

Pourquoi est-il important d’aimer son prochain comme soi-même ?

Pourquoi est-il important de m’aimer pour aimer mon prochain ?

Mais, c’est quoi s’aimer ?

Et, c’est quoi s’aimer selon la Parole et comment faire pour s’aimer selon la Parole ?

Autant de questions qui trottent parfois dans nos têtes en nous donnant l’impression que cette parole reste inatteignable.

Et si tout cela était en réalité très simple…

Que nous dit la Bible à ce sujet ?

Dans la Parole, s’aimer soi-même signifie se voir et se traiter avec la dignité et la valeur que Dieu nous accorde. Cela ne veut pas dire être égoïste ou centré sur soi, mais reconnaître notre identité en Christ et prendre soin de soi pour mieux aimer les autres.

S’aimer selon la Parole, c’est se voir avec les yeux de Dieu, prendre soin de soi sans égoïsme et vivre dans la grâce et l’amour. C’est une condition essentielle pour bien aimer les autres.

La Parole enseigne que nous sommes créés à l’image de Dieu (Genèse 1 :27) et que nous avons de la valeur à ses yeux (Ésaïe 43 :4).

Jésus a dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22 :39)

Cela implique que s’aimer soi-même est le fondement pour aimer les autres. Si nous nous dévalorisons, nous aurons du mal à donner un amour authentique aux autres.

Comment s’aimer selon la Parole ?

C’est d’abord et avant tout connaître et reconnaître notre identité en Christ.

Mais quelle est cette identité et comment la découvrir  ?

En premier lieu, reconnaître que Dieu nous aime inconditionnellement (Romains 5 :8).

Sans aucune condition, c’est à dire sans aucune restriction, sans contrepartie et sans aucune action de notre part. Que l’on soit grand, petit, maigre, gros, blanc, noir, jaune, violet, etc., nous sommes de toute façon TOUS et TOUTES pêcheurs. Il n’y a pas pour lui de  petits, ni de grands péchés, nous sommes tous pêcheurs à égalité, et avons tous besoin de Sa rédemption. Et c’est ainsi que le Père a conçu avec le Fils, depuis l’aube des temps, son plan d’amour pour nous.

Un amour qui pardonne tout. Un amour qui prend tout jusqu’à donner sa vie pour nous. Un amour si grand que le Père a envoyé son propre Fils pour nous sauver, nous, par son sacrifice à la croix. Pour nous sauver, nous, pauvres créatures. Si lui nous aime inconditionnellement, n’est-ce pas une offense de ne pas nous aimer ? S’il nous pardonne tout, sans aucune restriction, n’est-ce pas une offense de ne pas nous pardonner ?

Oui, mais…. On le connaît tous ce « oui, mais… ». Il est toujours suivi de phrases négatives sur nous, sur notre histoire, sur tout ce que nous essayons de faire par nous-mêmes, alors que tout nous est déjà donné par grâce.

Comment saisir cette merveilleuse promesse, ou plutôt, cette merveilleuse réalité ?

La prière et la confiance en ce que notre Seigneur voit tout, entend tout, sonde nos cœurs et agit dans nos vies quand nous l’invitons à le faire. Mais aussi en découvrant et reconnaissant qui nous sommes. Nous sommes enfants de Dieu (1 Jean 3 : 1) et que nous avons été créés avec un but (Jérémie 29 : 11).

Comment saisir à pleine main cette identité en Christ ? Jésus nous invite à nous nourrir de la Parole dans Matthieu 4 :4 : « Jésus répondit : il est écrit : l’homme ne vivra pas de pain, mais aussi de toute parole que Dieu prononce. » (Version Semeur). Il fait ainsi référence à ce passage du Deutéronome 8 : 3 « Oui, il t’a fait connaître la pauvreté et la faim, et il t’a nourri avec cette manne que tu ne connaissais pas et que tes ancêtres n’avaient pas connue. De cette manière, il voulait t’apprendre que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de toute parole prononcée par l’Eternel » (LSG). Dans ce sens, la parole prononcée a concrètement nourri le peuple. Mais la parole devenue concrète nourrissait aussi la foi en ce grand Dieu. Ce rappel pour dire que c’est par la parole que tout est et a été créé.

Et si, pour reprendre ce qu’enseignait Hippocrate, [1] « nous sommes ce que nous mangeons », que pouvons-nous dire de ce que nous sommes quand nous dévorons la Parole de Dieu ?

Et quand cette Parole que nous dévorons dit, je « te loue d’avoir fait de moi une créature aussi merveilleuse », et que nous savons que la Parole est la vérité, nous sommes alors, avec certitude, une créature merveilleuse, que nous le vivions ou pas dans notre cœur. Car, tout cela n’est pas de notre fait, de nos œuvres, mais uniquement du fait de la Parole, de ce qu’elle produit en nous, de notre identité d’enfants en Dieu rachetés par grâce.

Pour aller plus loin et continuer sur cette démarche de s’aimer, les versets de 1 Corinthiens 6 : 19-20 disent que nous sommes le temple du Saint-Esprit car nous avons été rachetés à grand prix. Celui d’une vie. Celle de Jésus !

Et pour « provoquer » un peu, je pourrais imager ces versets, en disant que par Sa présence en nous, il a transformé nos corps pécheurs, déchus, abîmés et sales, identiques à des poubelles, en de magnifiques temples dans lesquels il réside. Il y a de quoi s’aimer quand même !

 Mathieu 11 : 28-30, lui nous dit de nous reposer et de faire confiance à Dieu. C’est une invitation forte à nous reposer quand nous sommes fatigués, quand tout nous semble inaccessible, impensable, improbable. Il nous dit de venir à lui, qu’il nous donnera du repos de prendre son joug sur nous car il est « doux et humble de cœur ». Il nous aime !

S’aimer, c’est donc accepter en premier l’amour de Dieu pour nous, sa grâce et sa miséricorde. Et, ce faisant, de se pardonner comme lui nous a pardonné. Nous pouvons comprendre en Romains 8 :1 qu’il s’agit de ne pas nous accabler de culpabilité. Bien au contraire, d’accepter le pardon de Dieu et d’avancer (1 Jean 1 : 9)

Parfois, il nous est aussi difficile de nous aimer car nous sommes pleinement conscients de nos cœurs tortueux. Une des choses très présentes est la comparaison à l’autre, la jalousie. D’ailleurs, à plusieurs reprises, la Parole nous incite à ne pas lâcher le regard de Dieu afin de ne pas entrer dans cette comparaison, cette jalousie. Il est nécessaire de se rappeler que Dieu a un plan unique pour chacun de nous (Psaume 139 : 14-16). Qu’il connaît les plans qu’il a formés pour nous, des plans de bonheur et non de malheur, nous offrant ainsi un avenir et une espérance en Lui.

Il y aura toujours autour de nous des personnes qui auront plus, mais il y a aussi des personnes qui ont moins, sachons savoir nous contenter de notre part, qui est, celle que notre Seigneur nous réserve. En nous centrant sur cette part, nous prenons la meilleure part. Ainsi nous pourrons pleinement nous réjouir de qui nous sommes en Christ (Galates 6 : 4-5).

Le regard que nous portons sur nous dépend aussi, en grande partie du regard que les autres portent sur nous. Ils sont nos miroirs. Mais tous ne sont pas de bons miroirs, il existe des miroirs déformants. Sachons donc nous entourer de relations saines, en côtoyant des personnes qui savent nous encourager dans notre foi (Proverbes 13 : 20)

Cela signifie aussi que l’amour que nous donnons aux autres reflète celui que nous avons pour nous-mêmes. Si nous ne nous respectons pas, si nous nous dévalorisons ou nous méprisons, il sera difficile d’aimer véritablement les autres. De plus, nous rencontrerons toujours des personnes qui nous dévaloriserons et nous mépriserons. Ne pas nous aimer laisse largement la place aux relations toxiques et dysfonctionnelles.

Pourquoi s’aimer pour mieux aimer les autres ?

Pour résumer tout ce que j’ai dit ci-dessus, il est nécessaire de connaître notre valeur en Dieu. Nous sommes aimés de Dieu et créés à son image (Genèse 1 ; 7). Et si Dieu nous aime avec toutes nos imperfections (Romains 5 : 8), nous devons aussi nous aimer et nous traiter avec respect.  S’aimer est bien plus qu’un sentiment, c’est une volonté, un commandement.

De plus, en nous aimant, nous accédons encore plus facilement à tout cet amour que Dieu a pour nous. Et nous remplir de son amour, nous permet de mieux le partager aux autres. Si nous cherchons notre valeur dans l’opinion des autres, nous risquons de souffrir. Quand nous comprenons, saisissons et nous approprions l’amour de Dieu pour nous, nous pouvons alors aimer sans attendre en retour.

Cela nous conduira à un cœur rempli d’amour qui donnera avec abondance. Car une personne qui s’accepte et se pardonne est bien plus patiente et compatissante envers les autres. Pas de faux semblant ! Pas de masques ! Plus d’humilité et de conscience que nous sommes tous logés à la même enseigne devant notre Seigneur.

S’aimer, permet donc d’aimer sainement. Une personne qui ne s’aime pas risque de chercher désespérément l’amour des autres, ce qui peut mener à des relations toxiques ou déséquilibrées. S’aimer permet d’aimer librement, sans dépendance émotionnelle.

Comment s’aimer pour mieux aimer les autres ?

  • Se voir avec les yeux de Dieu : Accepter son identité en Christ et sa valeur. J’accepte mon caractère. J’apprécie ma sensibilité. J’arrête de me comparer aux autres…
  • Prendre soin de soi : Spirituellement (prière, lecture biblique), émotionnellement et physiquement.
  • S’entourer de relations positives : Fréquenter des personnes qui encouragent et inspirent.
  • Accepter la grâce et le pardon : Ne pas se condamner, mais avancer avec confiance. Je ne me maltraite pas. Je me respecte. Je pratique l’autocompassion. Je me traite avec bienveillance. Si je ne sais pas faire toutes ces choses pour moi, je ne saurai pas correctement le faire pour les autres. J’en aurai peut-être l’impression, mais cela ne sera que des leçons apprises, sans profondeur, sans relief, sans vérité.
  • Donner sans s’épuiser : Aimer les autres, mais sans négliger ses propres besoins.

Un amour sain de soi est un fondement pour aimer les autres d’un amour sincère, généreux et équilibré.

Cela paraît inatteignable, n’oublions pas que nous pouvons tout par celui qui nous a sauvé.

Je conclurai ce texte en citant un passage du livre de Dane Ortlund[2] « le ministère de Jésus-Christ lui servait à redonner leur humanité à des pêcheurs indignes. Nous avons tendance à percevoir les miracles des Evangiles comme des interruptions dans l’ordre naturel. Le Théologien Jürgen Moltmann[3] indique qu’au contraire, ils constituent le rétablissement de l’ordre naturel. Nous sommes tellement habitués à vivre dans un monde déchu que la maladie, la souffrance et la mort semblent naturelles. En réalité, ce sont elles, les interruptions ». Tout cela pour nous encourager à sortir de nous, à changer de paradigme, à changer notre vision, afin de prendre conscience que le Royaume de Dieu est là, qu’il avance et qu’il a fait de chacun de nous son temple. Ainsi tout peut changer…

Alors, comment ne pas nous aimer pour aimer en retour?

Nathalie AZRAK

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[1] Hippocrate : médecin et philosophe grec né en 460 avant J.- C., considéré comme le père de la médecine

[2] Dane Ortlund, Doux et humble de cœur. L’amour de Christ pour les pêcheurs et les affligés, P. 37, Editions Cruciforme

[3] Jürgen Moltmann : « (…) Les guérisons de Jésus ne sont pas des miracles surnaturels au sein d’un monde naturel. Elles constituent la seule chose véritablement « naturelle » dans un monde contre nature, démonique et meurtri ». The way of Jesus Christ : Chritology in Messianic Dimensions (Jesus, le Messie de Dieu), trad libre, Minneapolis, Fortress, 1993, p.98. De même, Graeme Goldsworthy, The son of God and the New Creation, série « Short Studies in Biblical Theology », Whetaon, I11., Crossway, 2015, p. 43

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