Lors du dernier article, j’ai exprimé mon regard sur la nécessité de s’aimer pour aimer l’autre. Et cela a suscité chez bons nombres de personnes diverses émotions. Et c’est normal ! 

Cela m’a donné l’idée de faire un rapide tour d’horizon des 5 émotions de base. Elles sont dites de « base », car ce sont elles qui vont colorer de différentes manières, en se mélangeant et en s’interconnectant, toutes nos émotions dites complexes.

Petite parenthèse sur les émotions complexes.

Elles sont issues de la combinaison d’émotions de base et sont, très souvent influencées par le contexte social dans lequel elles vont s’exprimer, les expériences personnelles et la cultures, alors que les émotions dites de bases, sont universelles. Les émotions complexes sont plus nuancées et subjectives ce qui les rend plus difficile à exprimer et à identifier, alors que bien plus présentes en nous.

Voici quelques exemples d’émotions complexes :

La culpabilité : elle est la combinaison de tristesse et de peur (anxiété) face à une faute perçue.

L’envie : elle est une combinaison de colère et de tristesse face au succès et aux possessions des autres.

La nostalgie : elle est une combinaison de tristesse et de joie liées aux souvenirs du passé (voir la belle illustration dans le dessin animé de Vice Versa).

L’embarras : elle est une combinaison de tristesse et de dégoût (ce qui donne la honte) et de peur (anxiété) dans une situation sociale.

la gratitude : elle peut être, dans certains cas un mélange de joie et de honte (qui est elle même est la combinaison de tristesse, et de dégoût). C’est en cela, par exemple, que les émotions complexes sont aussi subjectives et dépendent de l’histoire de chacun.

Voilà quelques exemples. Les combinaisons sont subtiles, propres à chacun et aux situations. Voilà pourquoi je ne vais, ici, que m’attarder sur les émotions de base.

Quelles sont ces 5 émotions de base ?  Ce sont la peur, le dégoût, la tristesse, la colère, et la joie. Ce faisant,  je m’appuie sur le travail de Paul Ekman, psychologue américain. C’est dans les années 70 qu’il a théorisé sur ces 5 émotions. Quelques années plus tard, il en a rajouté une sixième,  la surprise. Mais de façon générale,  ce sont ces 5 émotions de base qui ont été adoptées.

Elles ont toutes une fonction adaptative dans notre relation à l’autre.

Et vous remarquerez, qu’il n’en n’existe qu’une seule de positive pour 4 de négatives. Ce « déséquilibre » induit un biais cognitif ( ou distorsion cognitive) qui a un impact direct sur nos ressentis et sur nos souvenirs car ceux-ci sont toujours reliés aux émotions.

Ainsi  très souvent, en fin de journée, nous avons tendance à ne garder que le mauvais, le difficile, le négatif . Et pour celles qui me connaissent bien, j’insiste souvent sur cette petite routine à faire chaque jour :  se discipliner à repenser à un événement positif , à quelque chose qui nous a fait du bien dans la journée, même tout petit. Puis, il est important  de le noter,  sur un cahier,  un tableau,  des post-it de couleurs… Soyez créatives !

Ensuite,  avant de dormir,  d’y repenser , d’essayer de retrouver la joie ou le bien-être ressenti au moment de l’événement et d’adopter une attitude de gratitude en rendant grâce à Dieu pour cette pensée, cet évènement.

Ainsi, peu à peu, vous prendrez conscience que le nombre de choses positives d’une journée est bien plus important que ce que vous n’imaginiez ou ressentiez. Cela va complètement changer votre regard sur les situations, sur vos vies. Cela transformera vos perceptions.

La joie est puissante ! Plus puissante que les 4 autres réunis. Elle est un moteur. Et quand elle est en Dieu, elle devient une force : La joie de l’Eternel est ma force !

Mais, elle a aussi besoin des autres pour être nuancée, bridée… Que serait une joie disproportionnée. La peur la garde du danger, la colère lui permet de s’adapter, le dégoût peut l’aider à discerner…C’est pour cela que nos émotions ne sont jamais uniques, pures et interagissent entre elles.

Avant de commencer ce petit tour d’horizon, je voulais vous mettre une petite vidéo de Vice-Versa qui est une très bonne animation sur les émotions. Et plus nous grandissons, plus elles se teintent et deviennent complexes…

Jésus lui-même, en se faisant chair, a exprimé tour à tour toutes les émotions. Il les a vécus. Même la colère !

La Joie  

« En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint-Esprit, et il dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi. » Luc 10 :21

 Jésus exprime ici une joie profonde en voyant la révélation divine donnée aux humbles, aux petits.

La Tristesse  

« Jésus pleura. » Jean 11 :35

 Ce verset est très court, mais il exprime tout. Jésus est profondément attristé par la mort de son ami Lazare et la souffrance de ses proches.

La Colère

« Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leur cœur, il dit à l’homme : Étends ta main. Il l’étendit, et sa main fut guérie. » Marc 3 :5

Jésus manifeste sa colère face à l’hypocrisie des pharisiens qui placent la loi au-dessus de l’amour et de la guérison.

La peur (angoisse)

« Etant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient sur la terre. » Luc 22 :44

 Jésus ressent une grande peur, angoisse avant sa crucifixion, pleinement conscient des souffrances à venir.

Dégoût (indignation face au mal) :

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, et qui, au-dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impureté. » Matthieu 23 :27

Jésus exprime son dégoût envers l’hypocrisie religieuse, dénonçant la corruption spirituelle.

Ces passages montrent la pleine humanité de Jésus. Il ressent, mais surtout exprime ses émotions.

Voici quelques règles profondes à retenir concernant les émotions :

Les émotions non exprimées ne disparaissent jamais et finissent toujours par se manifester et se transformer en sentiments (voir ressentiments), plus durables et plus complexes à gérer. Les mots que nous retenons sont plus lourds que ceux que nous prononçons. Parce que ce qui est dit, nous allège, et ce qui est tu, nous alourdit. (c’est un poids que l’on garde à l’intérieur de soi). Nos émotions sont lourdes de sens et lourdes elles-mêmes. Lestons-nous !

Quand nous arrivons à mettre des mots sur les émotions ressenties et les maux qui les ont provoquées, nous mettons de la distance avec tout cela. Voilà pourquoi il est important de mettre des mots sur nos maux. Quelqu’un à rajouté qu’ainsi les maux dits cessent d’être « maudits » ( il s’agit d’un jeu de mots pour exprimer des maux d’une souffrance très lourde). Il est important de se rappeler que les émotions sont des signaux. Elles ne relèvent pas de la loi, ni des ordres. Que se passe-t-il quand on dit à un enfant triste « Arrête de pleurer ! ». Cet ordre n’a aucun impact positif sur ce signal qui fait état de sa souffrance. Cela ne fait que couvrir et cacher. Mais comme dit plus haut, cette émotion finira par ressortir un jour, et non sans dégât !

Ces signaux ne  viennent jamais de nulle part. Si on apprend à prendre le temps d’écouter, on peut éviter qu’ils prennent toute la place. Une émotion non écoutée, refoulée comme celle de l’exemple ci-dessus, prendra tôt au tard toute la place et jaillira. Il est ainsi important de désamorcer l’émotion avant qu’elle ne nous contrôle. Sans quoi, Que se passe-t-il alors ?

Une des façons de faire, et d’avoir une certaine maîtrise et connaissance de la communication, c’est à dire, de mettre en place un bon type de communication et de rapport à l’autre. Ceci impliquant parfois d’effectuer un certain travail sur soi et sur les croyances que nous enfermons sur nous-mêmes, sur les autres, sur notre histoire, sur ce que nous devons faire ou ne pas faire.

L’amour, ce n’est pas se sacrifier pour exister aux yeux des autres. Sans estime de soi, l’amour devient souvent une quête de validation. Nous attendons des autres ce que nous ne nous donnons pas à nous-même : reconnaissance, affection, sécurité…Quand on ne s’aime pas, on tolère trop, par crainte d’être rejeté(e). Une mauvaise estime de soi peut mener à la jalousie, la possessivité et l’anxiété relationnelle. L’amour c’est donner librement, sans attente excessive. A force d’encaisser en silence, les émotions tus et négligées nous font devenir de véritables bombes à retardement.

La joie excessive fait perdre le contrôle.

La colère mal gérée brise des relations.

La tristesse incontrôlée se transforme en détresse chronique, en dépression.

Le dégoût en jugement permanent.

La peur empêche de vivre et maintient en mode survit. Elle génère un stress énorme. Elle est bien souvent à l’origine des troubles anxieux généralisés.

Notre vraie force, c’est de savoir dire les choses avant qu’elles ne débordent. C’est de poser des limites avant que cela ne devienne une explosion incontrôlable. C’est d’exister dans l’échange, sans s’effacer ni écraser l’autre. Nous méritons tous d’être entendus. Nous avons le droit d’exprimer ce qui nous pèse. Nous pouvons apprendre à le faire sans peur des conséquences.

La communication qui permet de se respecter et de respecter l’autre est appelée communication assertive. Il y a parfois certaines règles à se réapproprier, ou à découvrir. Cette communication est un excellent moyen de gérer nos émotions, de les reconnaitre, de les identifier, et de ne pas les laisser déborder. Ainsi la relation reste saine. « Je me respecte et je respecte l’autre. » Si vous souhaitez être accompagné sur ce domaine précis, n’hésitez pas à me contacter, j’ai mis en place tout un parcours en 10 points. N’hésitez pas !

Pour bien communiquer,  se respecter et respecter l’autre,  je dois être bien à l’aise avec mes émotions !

Nathalie AZRAK

Cet article vous a plu, interpelé, vous souhaitez approfondir, en parler, prier, être écoutée, être accompagnée, rompre l’isolement, mettre des mots sur vos maux du quotidien, alors n’hésitez pas à contacter l’adresse mail tite.ecoute@gmail.com, en mettant l’objet de votre prise de contact. Je vous recontacterai rapidement !